La question de la déchéance de nationalité secoue la gauche, enfin la vraie. Contrairement à ce que disent de subtils commentateurs de droites ou éditorialistes à gage, ce n'est pas le fait d'associer cette mesure au terrorisme qui pose en soi problème (tout le monde sait que c'est inefficace) mais que l'on ouvre une boîte de Pandore. Si l'on déchoit un terroriste de sa nationalité, qu'est ce qui interdit de pousser cette logique pour d'autres crimes ou délits, puisque Valls et ses sbires s'appuient sur la popularité de cette merveille ?
Justement, les documents préparatoires aux débats parlementaires ne sont pas faits pour nous rassurer puisqu'il a été dit au Conseil des ministre qu'"A la suite de la révision constitutionnelle, une loi ordinaire sera nécessaire pour fixer les modalités d'application de ces dispositions, notamment la liste des crimes pouvant conduire, en cas de condamnation, à la déchéance de nationalité." Voilà comment mettre une bombe juridique aux mains d'une prochaine majorité qui pourra triturer à sa guise la jolie loi Valls. Gageons que le concours de démagogie pourra continuer plus haut encore, la droite et le FN n'en demandaient pas tant !
Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a déclaré au Figaro le 29 janvier dernier (cité dans Politis), à propos du résultat des élections grecques :
« Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. »
En bon français, on dit "circulez, y a rien à voir".
Cette déclaration rappelle furieusement les propos d'un lointain prédécesseur de Juncker, Romano Prodi, qui déclarait lors de son investiture devant le Parlement européen en décembre 1999 que "L’action menée au niveau européen permet d’éviter les pressions directes de cycles électoraux".
Les hommes passent, les institutions européennes demeurent indifférentes à la démocratie.
L'économiste et membre d'EELV Alain Lipietz a livré une tribune marquante dans Politis sur l'impact de la baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE). Il y montre que le relâchement du crédit n'a pas d'effet sur l'activité car d'ores et déjà, les banques croulent sous les liquidités mais ne les investissent pas dans l'économie réelle. "La BCE émet de la monnaie mais personne ne s'en sert".
L'auteur y analyse également la situation des collectivités territoriales victimes des emprunts toxiques et propose une solution logique pour sortir du problème.