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Déclaration du Parti de Gauche 59 sur les élections départementales

Déclaration du Parti de Gauche 59 sur les élections départementales

Le Parti de Gauche du Nord lance aujourd’hui un appel à toutes les forces citoyennes, à toutes les forces qui luttent contre l’austérité dans le département pour qu’elles ouvrent au plus vite le dialogue en vue des élections départementales. Nous réaffirmons notre détermination à faire émerger dans le département une alternative à la politique gouvernementale.
Le Parti de Gauche du Nord appelle à des candidatures citoyennes de rassemblement aux élections départementales de mars 2015.
Nous proposons que ces candidatures s’articulent autour d’une charte, d’un label, de principes communs :
– Une autonomie totale vis-à-vis du Parti socialiste, parti de l’austérité.
– Rompre avec les politiques d’austérité, le refus du productivisme et de la réforme territoriale.
– Placer au coeur du débat et des politiques départementales les questions de l’emploi durable, des politiques sociales, écologiques en veillant à combattre les disparités territoriales.
– Redonner le pouvoir aux citoyens par la mise en place d’Assemblées Citoyennes dans les cantons, associant toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette démarche, pour co-élaborer le projet et construire la liste des candidats.
Dans le Nord-Pas-de-Calais, le Parti de Gauche prend la mesure des dangers qui menacent : la droite et surtout l’extrême-droite sont aux portes du pouvoir. Le Parti de Gauche ne se dérobera pas à ses responsabilités. Pour nous, l’extrême droite sera battue par un Front citoyen regroupant tous ceux qui sont en rupture avec la politique du gouvernement actuel et qui souhaitent apporter une réponse sociale et écologique à la crise économique, politique que nous traversons.
Hâtons-nous, le temps presse ! Nous ne pouvons pas rater ce rendez-vous historique. Face à la trahison du parti solférinien, de Hollande, Valls, Macron, le peuple doit se lever et s’unir.

Pour le Parti de Gauche Nord,

               Julien Poix, co-secrétaire départemental
 

06 86 93 08 47
Mail : pg59@lepartidegauche.fr
Facebook : Parti de Gauche Nord
Twitter :@PGNord

Stop au vandalisme culturel !

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Je vais souvent au concert, en particulier au Nouveau Siècle où se produit l’orchestre national de Lille. Un événement rare s’y est déroulé hier soir : la prise de parole d’un musicien en préambule du concert afin d’attirer notre attention sur la mobilisation mondiale des musiciens d’orchestre permanent.

La Fédération internationale des musiciens (FIM) lance un appel intitulé « Stop au vandalisme culturel » et alerte l’opinion mondiale sur la disparition de nombreux orchestres permanents et d’opéras ces dernières années, « en Bulgarie, au Danemark, en Allemagne, en Grèce, aux Pays-Bas, en Espagne, ou encore en Argentine ou aux États-Unis ». La goutte d’eau qui a récemment fait déborder le vase est le licenciement  brutal de l’orchestre permanent de l’opéra de Rome. Les vandales qui portent la responsabilité de ces décisions sont les élus locaux et nationaux de ces pays qui entérinent les coupes budgétaires. C’est un crime pour plusieurs raisons.

D’abord, un orchestre permanent est à la fois un collectif d’histoire incarnée, une expérience unique, et une capacité d’apprentissage et d’adaptation renouvelée. Tuer ce collectif est un gâchis aussi grand que, dans un autre registre, couler une entreprise juste parce qu’elle ne fait pas assez de profit. Dans les deux cas, c’est l’insensibilité des décideurs devant le caractère irremplaçable du collectif humain qui est en cause.

D’autre part, entraver la pratique culturelle qui consiste à aller au concert n’est pas anodin. Cela révèle un projet de société antidémocratique. Oh, le riche et le bourgeois auront toujours les moyens de vivre ce moment ! Mais les autres ? Le pourront-ils encore lorsque les institutions culturelles commenceront d’être touchées mortellement par les restrictions budgétaires ? La situation actuelle n’est déjà pas satisfaisante puisque la fréquentation des concerts est largement corrélée au groupe social auquel on appartient. Liquider les orchestres permanents ne peut que confiner la musique d’orchestre aux classes aisées.

Mais me dira-t-on, est-ce si grave après tout ? Il y a tant d’autres problèmes dont se préoccuper… Oui, si l’on croit à la démocratie en tant que processus d’émancipation des individus, lesquels feront des citoyens qui eux-mêmes donnent corps à la vie démocratique. Et la pratique culturelle (musicale comme bien d’autres) y contribue[i]. L’accès à la culture est un impératif démocratique, jamais un luxe ! Abandonner ces politiques revient à changer insensiblement de projet politique, à abandonner le processus de démocratisation (qui ne se réduit bien sûr pas à son aspect culturel, mais qui se rattache au projet de la République sociale).

Si la France n’est pas touchée pour le moment par la vague de fermeture d’orchestres permanents, la menace existe bien du fait de la quête forcenée d’économies dans les budgets publics. Pendant ce temps, M. Bernard Arnault peut jouer les mécènes en ouvrant une fondation dédiée à l’art contemporain. Misère publique, richesse privée, rien ne vous étonne ?

Dans son Alexis, Marguerite Yourcenar écrit : « Les gens qui vont au théâtre cherchent à s’oublier eux-mêmes ; ceux qui vont au concert cherchent plutôt à se retrouver. Entre la dispersion du jour et la dissolution du sommeil, ils se retrempent dans ce qu’ils sont. Visages fatigués des auditeurs du soir, visages qui se détendent dans leurs rêves et semblent s’y baigner ».  Pour que tout le monde puisse se baigner dans ses rêves, signez et faites signer la pétition de la FIM !

 


[i] Je pourrais évoquer aussi la disparition des bibliothèques publiques anglaises, canadiennes et américaines, ainsi que d’importantes bibliothèques de recherche en Italie. Ces dernières années, ce sont plus de 10% de ces établissements qui ont fermé outre-manche.

 

Des patrons contre l’austérité !

Lundi 22 septembre à la gare de Lille Flandres, j’ai assisté à l’inauguration des nouvelles rames TER commandées par la région Nord-Pas-de-Calais, en compagnie de Valérie Pringuez et de mes collègues de la Commission Transports du conseil régional, du Préfet de région, de la direction régionale de la SNCF, de RFF et bien entendu du staff nombreux de l’entreprise Bombardier qui a construit les matériels. Le discours tenu par le Président de Bombardier France, Jean Bergé, devant le Président de région, était pour le moins éclairant et alarmant.

Ce genre de cérémonie est assez protocolaire, bien que les interventions de Daniel Percheron les rehaussent souvent par son habileté à brosser de larges fresques historiques et économiques dont il a le secret. Mais là, l’intérêt résidait selon moi dans le contraste fondamental entre le discours du Président de région et celui du chef d’entreprise.

Jean Bergé a cité les innovations présentes dans des nouvelles rames, l’ancrage de son entreprise dans la région (l’usine de Crespin est située dans le Valenciennois, avec 2000 salariés dont un quart de cadres et chercheurs, 400 emplois dans la sous-traitance). Dès le début de son discours, il a fait allusion aux quantités de trains commandés par le groupement de régions… et au fait qu’il lui fallait remplir son carnet de commandes pour faire vivre l’entreprise. Cela lui tenait tellement à cœur qu’il est revenu sur ce thème en concluant son propos (Jean Bergé est par ailleurs revenu sur le sujet à l’occasion du salon Innotrans de Berlin quelques jours après). Or, les commandes en matériels ferroviaires de type TER dépendent totalement des capacités financières des conseils régionaux et collectivités locales.

Daniel Percheron est intervenu quant à lui pour célébrer la qualité du matériel produit dans notre région à Crespin, saluer les 2000 salariés qui y contribuent, et finalement défendre la politique économique menée parle gouvernement. Il cite cette fois encore les 56% de dépenses publiques rapportés à la richesse nationale en indiquant que c’est trop et son souhait qu'elle se rapproche de 50% (sans jamais s’aventurer à dire où la réduction devrait intervenir ni expliquer pourquoi ce seuil serait meilleur). Or, il dit cela devant un chef d’entreprise qui attend avec anxiété des commandes publiques !

Ce désarroi des entrepreneurs (les vrais, ceux qui font le métier de construire des biens et des services) se rencontre aussi dans le secteur du BTP. La situation dans cette branche est dramatique, avec une raréfaction des mises en chantier du privé, et le pied sur le frein du côté public. Les appels d’offres des marchés publics montrent que les entreprises du bâtiment sont engagées dans une lutte pour leur survie, et cassent les prix pour garder des marchés à prix coûtants ! Vous avez bien lu, les entreprises du BTP sacrifient leurs marges bénéficiaires tant elles sont aux abois, tant elles sont fragilisées par l’absence de perspectives. Dans ce secteur, la déflation est déjà une réalité. La Fédération nationale des travaux publics (FNTR) appelait au mois de mai 2014 « à rouvrir le robinet de la commande publique », rappelant que le secteur en dépend à 70%.

On ne peut mieux résumer le paradoxe de la situation. D’un côté des patrons de plus en plus insistants qui réclament la commande publique pour soutenir l’activité, de l’autre des élus « socialistes » appliqués à défendre une politique économique qui montre jour après jour son caractère nocif, par conviction ou par panurgisme. Appel à une politique de la demande versus une politique de l'offre, soi-disant favorable à l'entreprise. Bizarrement, je n’entends pas de chefs d’entreprises réclamer d’allègements de cotisations, ni de diminution d’impôts, à part au sommet du Medef. Les patrons ne comprendraient-ils rien à la formidable « politique de l’offre » appliquée par le gouvernement en accord avec ledit Medef ? Gouvernement qui n’a pas encore compris que l’entreprise n’embauche pas quand elle en a les moyens mais quand elle en a besoin !

Dans ce contexte, est-il rationnel de continuer à réduire l’investissement public ? « J’aime l’entreprise » disait quelqu’un il y a un mois. Drôle de manière de le montrer en la faisant mourir à petit feu. Vivement l’union des productifs contre les financiers et les irresponsables qui nous gouvernent !