La question de la déchéance de nationalité secoue la gauche, enfin la vraie. Contrairement à ce que disent de subtils commentateurs de droites ou éditorialistes à gage, ce n'est pas le fait d'associer cette mesure au terrorisme qui pose en soi problème (tout le monde sait que c'est inefficace) mais que l'on ouvre une boîte de Pandore. Si l'on déchoit un terroriste de sa nationalité, qu'est ce qui interdit de pousser cette logique pour d'autres crimes ou délits, puisque Valls et ses sbires s'appuient sur la popularité de cette merveille ?
Justement, les documents préparatoires aux débats parlementaires ne sont pas faits pour nous rassurer puisqu'il a été dit au Conseil des ministre qu'"A la suite de la révision constitutionnelle, une loi ordinaire sera nécessaire pour fixer les modalités d'application de ces dispositions, notamment la liste des crimes pouvant conduire, en cas de condamnation, à la déchéance de nationalité." Voilà comment mettre une bombe juridique aux mains d'une prochaine majorité qui pourra triturer à sa guise la jolie loi Valls. Gageons que le concours de démagogie pourra continuer plus haut encore, la droite et le FN n'en demandaient pas tant !