Des propositions pour la filière industrielle ferroviaire

Le 23 juin 2011, lors de la séance plénière du Conseil régional, je suis intervenu au nom du groupe des élus Communistes, Parti de gauche et unitaires pour défendre la filière industrielle ferroviaire régionale.

Locomotive Alstom

Le groupe Communiste, Parti de Gauche et Unitaires s’alarme vivement du destin de la filière ferroviaire de notre région. Cette région possède un savoir-faire incontestable dans la construction de matériel ferroviaire à destination du transport des voyageurs et des marchandises et nous comptons sur notre territoire plusieurs géants du secteur tels que Bombardier et Alstom, mais aussi des centaines de PME fragilisées actuellement et qui rassemblent jusqu’à 10 000 emplois dans notre région. Cette filière souffre essentiellement d’un manque de structuration et de perspective.

Il nous semble que la puissance publique doit se pencher sur l’avenir de cette filière pour deux raisons au moins : tout d’abord parce que c’est un fleuron industriel de notre région, tant en termes de compétences accumulées que d’emplois, et, ensuite, alors que la transition écologique du système économique est à l’ordre du jour et que le secteur ferroviaire y tient une place essentielle, il serait incompréhensible de laisser s’éteindre un savoir-faire régional en phase avec les besoins de long terme des citoyens et de la société.

Je vais citer quelques propositions parmi les 25 qui ont été formulées dans le rapport de la commission d’enquête présidée par le député Alain BOCQUET sur le secteur qui liste trois types de mesures différents :

  • Premièrement, que la région Nord – Pas de Calais, en tant qu’acquéreuse de matériel roulant, conditionne ses achats de matériel suivant des critères écologiques et sociaux par rapport à leur production, y compris jusqu’à la sous-traitance. Elle a, en particulier, le moyen d’obliger la SNCF à définir une politique d’investissement à long terme, afin d’assurer la sauvegarde de ce secteur industriel. Je rappelle qu’actuellement, les commandes en cours ne dépassent pas l’échéance de 2015, ce qui est beaucoup trop court pour que ces entreprises puissent s’assurer un avenir viable ;
  • deuxièmement, que les pouvoirs publics décident une politique volontariste en matière d’équipement pour le fret, dont les entreprises productrices locales sont, elles aussi, en grand danger d’extinction ;
  • troisièmement, que les pouvoirs publics organisent enfin un pôle ferroviaire régional qui, à mon avis, doit faire consensus ici et qu’enfin, une initiative européenne soit prise d’urgence en la matière, afin d’éviter la concurrence intra-européenne entre entreprises et salariés des différents pays européens. Il nous faut donc une structuration d’urgence au niveau européen.

Alors, bien sûr, toutes ces demandes ne sont pas du ressort exclusif du Conseil régional, mais il nous semble que lorsque les compétences de la région ne sont pas mobilisables, notre institution a néanmoins le droit et le devoir d’interpeller l’État et ses services pour une politique industrielle en la matière, volontariste et coopérative au plan européen.