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Bienvenue aux réserves nationales du musée du Louvre

Avec quelque retard, je mets en ligne ma contribution au débat portant sur l'implantation des réserves nationales du musée du Louvre dans l'agglomération lensoise. Début juillet, nous avons eu à décider de financer ou pas un équipement qui relève des compétences d'Etat. M. Hervé Barbaret, adjoint à l'administrateur général du musée du Louvre, est venu nous présenter de manière fort convaincante le projet qui vient appuyer l'élan créé par le Louvre-Lens.

Monsieur le Président, mes chers collègues, nous savons maintenant quel succès représente l’implantation du Louvre à Lens et dans son arrondissement ; au nombre de visiteurs plus important que prévu, 900 000 pour la première année de fonctionnement, nous voyons s’ajouter une nouvelle dimension au projet avec le pôle de conservation des oeuvres.
Le Conseil régional est particulièrement impliqué dans la réussite de ce projet de développement à la fois culturel et économique. Il est donc logique de chercher à prolonger ce premier engouement en surfant sur la vague Louvre-Lens, en accueillant un ensemble d’activités économiques et de prestige comme celui dont nous débattons aujourd’hui.
La question ne date pas d’hier, cela a été redit par Monsieur BARBARET, les réserves parisiennes du Louvre sont à l’étroit et surtout sont en danger. Nous avons l’opportunité d’accueillir le pôle de conservation des oeuvres du plus grand musée du monde à proximité de son implantation lensoise. Cette occasion unique, nous ne devons pas la manquer. Même si toutes les oeuvres en réserve n’ont pas vocation à être exposées, elles constituent un fonds d’une richesse sans équivalent à proximité de l’implantation lensoise de nature à développer encore l’attrait du site. Ce fonds constitue une base unique au monde pour la recherche en histoire de l’art.
L’exposé de Monsieur BARBARET nous a considérablement éclairés sur les potentialités et la dynamique qui pouvait être impulsée autour de cette implantation lensoise, notamment ce qu’il a dit sur le pôle numérique, sur l’innovation muséale que l’on pouvait attendre de l’implantation de ces réserves, de l’arrivée des métiers d’art.
J’élargirai même la réflexion en disant que c’est une pièce dans un dispositif beaucoup plus large d’animation économique de l’arrondissement de Lens, que nous devrons accompagner durant les années qui viennent par la formation des personnels, des futurs salariés, et qui justifie aussi notre détermination, notre pugnacité à défendre la desserte ferroviaire TGV de Lens et de son arrondissement. Contrairement à ce qui a été entendu sur certains bancs qui doutent de la pérennité et de la qualité des emplois qui
peuvent être développés dans le secteur, on peut imaginer tout au contraire que ces chercheurs, ces nouveaux emplois, il faudra les accompagner, les loger, les nourrir et créer une desserte rapide, efficace avec Paris, Bruxelles, Londres et avec l’Europe rhénane. Voilà pour l’intérêt scientifique et culturel du projet.
Parlons maintenant d’argent. Je vois avec intérêt que dans plusieurs groupes nous avons les mêmes problématiques. On peut déplorer une fois encore que l’État, via l’établissement public du Louvre, nous laisse la charge de 30 millions d’euros sur les 60 millions du coût de construction. Autrement dit, il nous demande de prendre en charge 50 % d’un investissement qui est à 100 % initialement de son ressort tout en continuant de pressurer nosressources. Vous nous avez rassurés sur le fait que le fonctionnement
de cet établissement ne serait pas à la charge du Conseil régional et cela paraît logique vu le mode de fonctionnement administratif des réserves.

Au final nous soutenons cette délibération eu égard au succès déjà rencontré par le musée du Louvre au coeur du bassin minier dont le rayonnement ne doit pas s’arrêter là. Mais, comme nos collègues, nous attirons l’attention sur deux points de vigilance. D’une part nous souhaitons que l’engagement régional de 30 millions d’euros soit bien un plafond, un maximum car, nous le disons d’emblée, nous ne soutiendrons pas un dépassement à la charge du Conseil régional. Il serait inconcevable d’être sollicité davantage en cas de dépassement du devis initial ce qui ne serait pas une première.
D’autre part, cela a déjà été dit, la délibération fait référence à l’appel aux fonds FEDER pour mener à bien l’investissement et nous demandons que la part FEDER vienne en déduction exclusive de la participation du Conseil régional. C’était implicite mais encore faut-il l’acter.
Répétons-le, la mission patrimoniale et de conservation est une prérogative d’État. Notre engagement doit être plafonné et exceptionnel pour ne pas créer de fâcheux  précédents. Mais il nous apparaît clairement que le projet est d’intérêt régional et pour un très long terme et pour cette raison nous le soutenons.